top of page
  • Photo du rédacteurpaulbert38

Covid-19: réponse de la mairie à la question du nettoyage de l'école

L'association des parents d'élèves a envoyé un courriel à la mairie pour lui demander des éclaircissement sur l'organisation du nettoyage dans l'école selon les règles sanitaires pour le covid-19. Ci-joint la réponse qu'on a reçu vendredi 22 mai.


" Vous m'avez sollicité au nom des parents délégués au sujet de la réouverture de l'école spécialisée Paul Bert à Grenoble notamment pour connaître les modalités de nettoyage et comprendre ce qui vous semble être un frein majeur à l'attribution de classe en élémentaire et maternelle pour notre école.


La situation de réouverture des écoles élémentaires et maternelles est plus complexe que cela mais néanmoins j'entends vos questionnements autour du nombre d’enfants accueillis, du nombre d’unités ouvertes et des demandes d’éclaircissements sur les moyens engagés par la Ville, considérant que le taux de retour des enfants à l’école est trop faible.


Il est tout d’abord important de rappeler que les modalités de réouverture mises en œuvre dans les écoles de Grenoble découlent des principes définis par l’Éducation nationale et traduits au plan local dans un dialogue partagé avec la commune. Ces principes sur la reprise et l’accueil des enfants sont principalement définis dans 2 documents du ministère de l’Éducation nationale :


La circulaire du Ministère de l’Éducation nationale indique que l’objectif est « d’abord de garantir des conditions de santé et de sécurité grâce à un protocole sanitaire très strict, qui conditionne l’ouverture de chaque école».


Elle précise ensuite :

  • que tous les élèves n’ont pas vocation à rentrer à la même date, ni systématiquement à temps complet ;

  •  un nombre maximum d’élèves par unité de 15 pour les écoles élémentaires et de 10 pour les écoles maternelles ;

  • une invitation à privilégier pour ce qui concerne les écoles, la scolarisation en présentiel des classes charnières (CP, CM2, grande section de maternelle) ;

  • la nécessité d’accueillir à temps complet dans leur école les élèves identifiés comme prioritaires, notamment les enfants porteurs de handicap, les enfants des personnels identifiés comme «indispensables» à la gestion de la crise sanitaire, les enfants décrochés,...

Le protocole sanitaire de 54 pages auquel il nous est demandé en tant que Collectivité de nous conformer strictement, donne un grand nombre de consignes dont il semble important de mettre en particulier l’accent sur trois d’entre elles :

  • la limitation du brassage des enfants (page 7) donc la limitation des contacts entre les différents groupes d’enfants, en tout temps de la journée. Cette exigence induit un travail particulièrement complexe de formalisation des circulations des élèves à l’intérieur de l’école et de limitation de l’occupation de l’école aux seuls espaces occupés par des unités-classes uniques. C’est pour cela pour exemple que les salles de motricité, les salles d'activités ou les salles polyvalentes ne sont pas mobilisées dans le cadre du déconfinement progressif et si elles le sont, elles ne doivent pas donner lieu à des occupations multiples dans la journée de groupes différents.

  • le protocole précise les éléments de dimensionnement (page 10) pour la capacité d’accueil des enfants : « Les salles de classe doivent être organisées de manière à respecter au moins un mètre entre les tables et le bureau du PE (soit environ 4 m² par élève. A titre d’exemple, une salle de 50 m² doit permettre d’accueillir 16 personnes) ». La référence à 4m² nécessiterait 64m².

  • le chapitre « nettoyage et désinfection » (pages 14/15, 16 et 17) détaille les nouvelles modalités de nettoyage qui doivent d’une part, comporter une étape de désinfection qui n’existait pas auparavant et d’autre part amènent à une fréquence de nettoyage et de désinfection renforcée (plusieurs fois par jour dans les espaces utilisés, dans les sanitaires, les surfaces et objet touchés…)


A cet ensemble de dispositions contraignantes, s’ajoute le nombre plus réduit d’agents d’entretien, ATSEM, animateurs, mobilisables à temps complet et immédiatement (en autorisation spéciale d’absence pour garde d’enfants comme vous, ou inaptitude temporaire liée à des pathologies non compatibles avec une reprise dans les conditions sanitaires actuelles). Il en est d’ailleurs de même pour le personnel enseignant.


C’est donc en application scrupuleuse des prescriptions nationales, que l’Éducation nationale et la Ville ont formalisé les modalités de déconfinement progressif à Grenoble, et ont défini des repères en nombre d’unités pouvant être accueillies dans chaque école. Les équipes éducatives des écoles ont eu ensuite la possibilité de constituer les unités classes selon les priorités pédagogiques qu’elles estimaient les mieux ajustées, dans le cadre des repères proposés.


L’accueil des enfants de maternelle nécessitant une préparation spécifique, nous avons souhaité qu’il soit lancé dans un second temps, à partir du 25 mai, en nous appuyant sur l’ouverture d’unités classes de 10 enfants pour le niveau maternel dont la circulaire préconise de privilégier l’accueil des grandes sections.

Nous sommes enfin convenus avec l’Éducation nationale de la possibilité d’ajuster le périmètre d’accueil de manière périodique. Les attributions actuelles sont effectives jusqu’au début du mois de juin. Ce déconfinement progressif nécessite des évolutions permanentes, pour permettre à terme à tous les enfants de retrouver le chemin de l’école, si les conditions sanitaires l’autorisent.



Les premiers jours de reprise nous montrent :

  • que le personnel municipal est fortement mobilisé, malgré les absences. Ce sont actuellement près de 600 agents, entretien, ATSEM, animateurs qui travaillent dans les écoles de Grenoble. Mais la mise en Å“uvre du protocole d’hygiène attendu (le nettoyage d’une salle de classe en l’occurrence), double les temps d’intervention de nos équipes.

  • que les unités d’enfants accueillies sont majoritairement inférieures à 15 enfants en élémentaire. Les directions d’école sont amenées à formuler des interprétations différentes sur le protocole, notamment sur le dimensionnement : certains prennent en compte le besoin de 4 m² par enfant, d’autres s’appuient sur la référence à 50 m² (qui est la norme de nos classes).

  • que la limitation du brassage crée des unités spécifiques pour « enfants prioritaires » (multi niveaux), limitant ainsi le nombre d’unités pouvant être ouvertes pour les autres niveaux (CP, CM2, Grande section). Cette même limitation induit une mobilisation plus importante de certains agents municipaux (ex : un animateur par unité classe est nécessaire même si très faible effectif d’enfants de la classe en restauration ou périscolaire du soir).


A l’aune de ces premiers éléments de bilan, vous comprendrez donc que l’explication sur le nombre trop faible d’enfants accueillis est plus complexe qu’il n’y parait et doit s’appuyer sur une analyse prenant en compte tous les critères. Ce n’est pas parce que la Mairie a des moyens insuffisants pour nettoyer plus de classes (car nous avons aussi mobilisé certains personnels ATSEM et d’animation pour renforcer nos équipes de nettoyage) que la proportion d’enfants accueillis reste faible. C’est bien la combinaison de ces critères tous aussi contraignants les uns que les autres pour garantir les conditions sanitaires de reprise qui crée cette limitation.


Nous entendons vos questionnements et mobilisons toute notre énergie dans un dialogue permanent avec l’Éducation nationale pour aboutir, école par école, à partir du 2 juin, à une montée en charge progressive et limitée qui devra intégrer par ordre de priorité :

  • une augmentation du nombre d’enfants par unité, les repères de 15 en élémentaire et 10 en maternelle restent en conformité avec le protocole et ne sont pas aujourd’hui atteints,

  • un allègement sur la limitation du brassage qui permettrait de recomposer certaines unités (prioritaires / non prioritaires) et d’alléger la mobilisation de certains agents à la Ville pour les repositionner vers d’autres activités), si et seulement si, le Ministère assouplit le protocole d’hygiène et de prévention sanitaire à partir de Juin.

  • un possible allègement des mesures hygiénistes, si le protocole le permet également

Le tout dans le respect des conditions d’accueil sécurisé au plan sanitaire pour vos enfants et les adultes qui les accueillent.


Cette problématique n’est pas propre à la Ville de Grenoble. Toutes les collectivités sont actuellement confrontées à cette nécessité de recomposition de leur fonctionnement et de leur organisation, intégrant la prise en compte, dans la durée, des nouvelles dispositions liées à la crise sanitaire que nous vivons.


En espérant avoir répondu à vos interrogations, je vous prie de recevoir, Madame, mes salutations sincères.


Fabien Malbet"


43 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page